attendre – ne jamais attendre : les années d’enquête apprennent à ne jamais attendre, ne jamais rien attendre de personne, faire et continuer, voilà tout – une incise de notule (sic)
Malheureusement, mon travail ne leur avait pas semblé éblouissant et avait été retoqué. Ce genre d’expérience, sans être dramatique, n’est jamais agréable mais ce désagrément a vite été oublié
et la parution en début de mois du texte en question m’impose une espèce de réflexion (je n’utilise pas d’images animées, je ne participe pas à quelque zoom que ce soit – excepté dans le collectif mais je déteste j’abhorre et j’agonis – ça me fait penser que sur Com que voz je dois lire quelque chose et le poser en ligne le 12, soit demain – je ne fais pas savoir mais dispose d’un certain savoir faire, je reste devant mon clavier et l’utilise, mes images, celles des autres, samedi dernier au jeu de paume trois ou quatre fois par semaine au cinéma) où le sérieux quand il est mis à distance par une espèce de modestie vraie est tout à fait malvenu – dans ce monde, cet univers littéraire sûrement, en réalité, il faut se la péter sinon c’est mal vu – la vie est difficile quand on est exigeant disait une de mes profs sur le tard (vers deux mille – Michèle de la Pradelle) – et sans doute n’ai-je jamais cessé d’être plus ou moins proche de l’enseignement – apprendre mais pas attendre – dans ce texte apparaît cette autre incise :
La première fois où je suis venu, on m’a regardé d’un drôle d’air puis, un jour, Roland Brasseur m’a demandé si je m’apprêtais à publier quelque chose. Tout le monde a semblé soulagé par ma réponse négative et c’est à ce moment-là, quand on a su que j’étais totalement inoffensif, que j’ai été pleinement accepté.
je regarde peut-être les mails, les annonces, les recommandations mais j’oublie et je vais lire – c’est à peu près la même chose qu’écrire – j’oublie les chantiers, je prépare à manger et pour ça je vais faire des courses – lorsque je vois une figure automobile parfois les larmes viennent, je me souviens du film Le Mans et des blousons genre bombers en satin bleu nuit orné dans le dos de la chaussure ailée dorée des seize ans, au dépôt où des pneus de formule un avaient été entreposés (j’avais écrit entreprosés) avant d’être envoyés je ne sais où – c’était en août soixante-neuf – alors j’en suis (vaguement) revenu – la firme, le régime, le système : tout cela m’était alors indifférent (j’aurais dû écrire tout ça mais non) (il y avait bien des amis qui criaient dans les rues Stirner Proudhon Bakounine Kropotkine Volyne mais je n’en étais pas sinon par sympathie inconsciente – plus tard sans doute – ou je me rappelle des Mille Mille qui cessa lorsque 9 personnes moururent de la sortie de route d’une Ferrari peut-être ou Maserati je ne sais plus (Ferrari 355S) – les deux occupants de l’auto aussi – ce qui me fait souvenir de ce livre Les gars du coin (Nicolas Renahy, la découverte 2010) (ces jeunes gens, prolétaires pour la plupart, ruraux tout autant, qui se tuent en auto en rentrant des bals du samedi soir, trop arrosés) et du don de l’auto à utopia, au printemps vingt-quatre – alors attendre ? écrire pour quoi ? pour qui ?