8 novembre vers onze heures

 

 

hier dans les rues (les œufs en meurettes, ici cachés, se négocient à 15 ou 20 euros dans le quartier) j’ai croisé cette affiche

il s’agit d’une représentation de la Salute (laisse les gondoles à Venise chantait (si on peut ainsi dire) quelqu’un – Hervé Vilard ? – trouvé immédiatement cette image-là

qu’est-ce t’en penses ?) (jt’explique je précise  : le type assis au piano, c’est lui – il est toujours parmi nous (il est de 46 je crois bien) contrairement aux quatre grâces qui l’entourent) non Sheila et Ringo – qui me font furieusement penser à Piaf et son Théo (327/480)* – il faut associer) (Stone et Charden aussi tiens) les griffures biffures me plaisent – le peintre me fait un peu braire (son marchand exclusif se trouve dans le même pâté de maison (on dit blok ces temps-ci pour faire hu esse) que le palais où l’éphémère locataire (dix ans quand même, ça fait un bail), jésuite hypocrite indigne, s’est empressé de féliciter l’ordure de son accès à un panthéon pourri – lapalissade) une église établie en remerciement à la Vierge pour avoir épargné les survivants de la peste, quatorzième siècle si je me souviens bien, portée, dit-on par plus d’un  millions de pieux calcifiés – affiche qui me fait souvenir de mon oncle (il paraît que suivait son enterrement fin de siècle toute une tripotée (une théorie) d’affidés de ceux qu’il avait pour amis et partenaires commerciaux d’Afrique de l’ouest – continent qui le vit, comme le rédacteur, naître). Il tenait dans son bureau (il était courtier – maintenant, sa spécialité, je ne la connais pas) derrière lui une reproduction (je croyais en avoir une reproduction aussi mais non) dans le même esprit (ce genre de rigolade se négocie plusieurs dizaine de milliers d’euros chez le Maurice en question – Momo pour les intimes)  imposant (130 sur 80 à peu près) (je tenais aussi un dessin original acheté derrière les Frari d’une maison ressemblant comme au palais occupé par Rex Harrison (alias Cecil Fox) dans le Honey Pot (Joseph Mankiewicz, 1967)) mais je m’égare : j’entrepris sur les conseils de sa sœur (ma mère donc, si tu suis) de faire évaluer la chose (j’allai chez Momo mais on m’y regarda de très haut – quel âge pouvais-je bien avoir, quarante ? – non, ici non, on n’évalue pas non) – je partis à Drouot où un type me dit, après trois secondes d’observation « c’est un faux, trois cents ou quatre cents euros – au mieux » – il y avait cette propension chez mes oncles, comme un peu si tu veux chez Claude Berri ou chez l’homme le plus riche de France ou son compère de bourse commerciale de se prévaloir d’une culture (serait-elle contemporaine) à travers des œuvres d’art : par exemple,chez un autre, un (authentique celui-là) Miro (cet oncle-là, latifundiste (vin et huile d’olive) du Latium,  possédait aussi un garde-temps (une montre extra plate or jaune et rose) qu’on retrouva dans les bijoux de son épouse, brisé (je la fis réparer chez le faiseur de la place Vendôme, à deux pas de chez ce premier oncle au faux Buffet (on m’y regarda de haut : quel âge pouvais-je avoir ? quarante ? – je la conserve) – cet oncle-là avait l’habitude de descendre (comme on dit) en face de la Salute quand il se rendait à Venise (ce qu’il aimait assez). Entre ces deux oncles, deux types bruns, en éternelle concurrence, comment dire duquel il me souvient aujourd’hui ?
Enfin, j’ai tenté de reprendre le témoin du titre, ce vendredi – mais j’avais à l’esprit cette chanson de Michel Jonasz qui va avec l’abject peroxydé de nouveau au pouvoir

 

* : quantième Je me souviens (GP fayard 1978)

dispersion 17

 

 

c’est cette façon de ne rien faire tout en faisant trop – faire vivre le site, avancer et ne pas (trop) penser à ces choses qui arrivent, qui vont bien finir par arriver – ne pas attendre, ne pas se laisser entraîner au fond, vivre enfin

Un jour, tu verras, je mettrai au point l’index des articles – « un jour tu verras » c’est une si belle chanson – il ne faut pas se laisser aller, il faut se tenir
Peu de choses, l’agent fait son travail. Il se trouve dans l’entrée, puis passe au bureau. Il a des choses à faire,réviser ses mots son langage ses appréciations son argumentaire ses questions –

un article qui date de 2011 mais OSEF – il ne relate que le crachat dont aurait été victime Mankiewicz de la part d’une Katharine Hepburn ce qui ne ressemble pas tellement à la bestiole (c’est d’un vulgaire), mais après tout peut-être (n’est-ce pas l’un de ses plus grands rôles – avec celui tenu dans African Queen (John Huston, 1951) – je (me) rappelle qu’elle était de 7, Jo était de 9, et Huston de 6) (c’est juste pour fixer les idées – le temps passe et court)

un emplacement dans un cimetière – Stéphane  Audran (aka Colette Dacheville dixit wiki) – dans ce cimetière (Tolla, Corse-du-Sud) dominant un lac que ses restes (s’il se peut) aperçoivent de l’intérieur d’une tombe de marbre rose – ici on prépare, on répare, on bosse

espèce d’indiscrétion – personnage public – le contraire de privé, est-ce public ? ou professionnel versus privé ? – on tient à sa biographie (je l’aimais beaucoup, surtout dans ce film, Le festin de Babette (Gabriel Axel, 1987)

et deux images glanées dans le magazine aux mots croisés duquel on s’amuse – ici une image des deux premiers rôles du dernier film de Tony Gatlif, Tom Medina (2021) -lui, il est de 48, à Alger) (vraiment bien) – ici, on a posé quelques images de Josef Koudelka, je me souviens –

Slimane Dazy et David Murgia dans les rôles

puis ici un peu de catastrophisme c’est important pour faire passer le temps (il n’y a pas le point désolé) (il est assez inutile, j’édulcore (il y aura une légende) et tout le monde l’a reconnue)

la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, le 15 avril 2019

enfin une photo d’archive (au premier plan, j’ai l’impression le croisement rue du Renard rue Rambuteau) (début 70 je suppose aussi)

L’aviateur

 

Voilà un film qui va se retrouver dans le garage (mais il le faudra assez grand pour y entreposer l’Hercules conçu par HH). On y parle surtout d’aviation (c’est un genre dans le cinéma, parce que Pan american airways multiplié par Trans world airways, et aller toujours plus vite et toujours plus loin, leur tropisme maniaque de la frontière, et l’argent et le cinéma). On aura tout (il n’est pas très étonnant non plus de trouver dans cette posture un Martin Scorcese, avec ses trois heures moins le quart de durée).

Voici les fantômes.

J’aime bien savoir que Katarine Hepburn se trouve incarnée par Cate Blanchett (formidable comme d’habitude : une vraie star – elle lui a volé son coeur, t’as qu’à voir-, une vraie si on en cherche une contemporaine)la voir implique immédiatement son rôle dans « Soudain l’été dernier » (Joseph Mankiewicz, 1959), on revoit Montgomery Clift ( et cette façon d’être avec Elisabeth Taylor  :  tout le kit)) (on revoit un peu « Fury » (Fritz Lang, 1936) parce que Spencer Tracy). Ici, on a droit à la réplique magnifique  » tu n’es qu’une star de cinéma ! » comme une gifle, et on revoit aussi cette Katarine Hepburn dans « The African Queen » (John Huston, 1951). Et donc Léonardo DiCaprio en Howard Hughes perclus de troubles obsessionnels. Comme il s’agit de la vie d’un producteur de cinéma qui était surtout un fabricant d’avions et un  milliardaire du pétrole (et puisque je n’ai pas encore vu la fin au moment de ces mots), il y aussi encore ici une évocation de Ava Gardner -la passion à laquelle il n’a pu résister… quelle affaire ! –incarnée donc par Kate Beckinsale (première fois que je vois cette actrice) (le rôle est magnifique, il n’y avait aucune raison qu’elle ne soit pas à la hauteur) (encore que les sommets atteints par Ava Gardner (notamment dans « Pandora » (Albert Lewin, 1951) (c’est à cause de ce film évoqué en commentaire  de Métronomiques que ce billet est rédigé) ou dans « La Comtesse aux pieds nus » (Joseph Mankiewicz, 1954) indiquent suffisamment qu’on fait dans le lourd américain indépassable (pratiquement)). Dans ma candeur naïve, j’ai toujours cru qu’il mourait dans un accident d’avion, en pleine guerre etc. Mais non. Il finit à Acapulco, seul et désespéré vivant nu au fin fond d’un hôtel, ayant cessé de se faire couper les cheveux, la barbe et les ongles… dans les années soixante dix : on ne peut pas tellement dire non plus qu’on ressente pour lui une quelconque sympathie – bien qu’il soit ici incarné par Leonardo DiCaprio, qui a trente ans lors du tournage (il en a aujourd’hui quarante deux, et c’est le deuxième qu’il interprète avec Martin Scorcese comme réalisateur, le premier, « Gangs of New York » date de 2002).  « Celui qui devint une légende » dit l’affiche (peur de rien hein) (il faut dire qu’il en fait quelques tonnes, mais le modèle avait l’air d’en avoir aussi pas mal à montrer). Du blé et des gonzesses. Hum. Et des avions (ça me fait penser à cette image de Tintin devant un magasin de jouet, tiens…c’est juste la suivante, mais je ne l’ai pas sous la main…). Il y a dans cet amour de l’aviation quelque chose de l’enfance, disons (je ne suis pas certain de cette disposition chez Scorcese mais pourquoi pas, l’âge venant…?).

Je ne suis pas sûr qu’on appréhende, à la vision de ce film, les liens qu’entretenait HH. avec , disons, un type (assez ordurier aussi) comme John Edgar Hoover (qu’a interprété aussi Léonardo DiCaprio (sous la direction Clint Eastwood, 2011)) lequel a connu la bagatelle de six présidents des US durant ses divers mandats à la tête du FBI – de 1924 à 1972 quand même… Et puis ce sont des films à clé, et il n’est pas complètement avéré que les réalisateurs ou leurs scénaristes soient des historiens si scrupuleux non plus. On romance, on échafaude, on fait jouer la fiction comme un degré supplémentaire de liberté. Et aussi, l’histoire n’est jamais écrite que du côté des vainqueurs comme on sait. Alors il se trouve qu’on a loué le dvd pour parfaire notre anglais – on le regarde sans sous titre, on essaye de comprendre l’argot et les tournures raccourcies de l’américain, tout autant.

Un film de cinéma ayant plusieurs objets, dont le cinéma lui-même qui reste une sorte de danseuse, c’est ainsi qu’on entend « The Aviator » .

 

Addenda : j’ai fini par voir la fin, l’accident (Léonardo n’a peur de rien et Scorcese non plus) (c’est pour ça aussi qu’on les aime, remarque, aussi) et le reste, le secours d’Ava Gardner et sa gentillesse comme ses colères qu’on connaissait déjà un peu,  et la scène magnifique du procès, audition au sénat si j’ai bien compris, le FBI n’est pas loin et les affaires étant ce qu’elles sont, elles le restent… Une mention spéciale à Alec Baldwin qui interprète Juan Trippe le pédégé de la Panam, formidable – formidable aussi, ces temps-ci sa caricature, plus vraie que nature, de l’ignoble locataire de la maison blanche, ces temps-ci…