Addendum aux addenda : j’apprends à l’instant que Christiane Taubira vient de quitter cet ectoplasme qu’on nomme un gouvernement : ici donc lui est dédié ce billet parce qu’on sait qu’elle incarne quelque chose comme l’état de droit, et que ce quelque chose est désormais une illusion au sein de cette instance qui prône l’urgence et la déchéance.
Lola Montès
quelque chose avec ce film : Max Ophüls
(et Danielle Darrieux -c’est son vrai nom, elle est toujours parmi nous, comme TNPPI, elle va avoir cent ans, comme Suzy Delair), mais Martine Carol (alias de Marie-Louise Pourer), pourquoi cet accord avec Norma Jean Baker dite Marylin Monroe, je ne sais pas dire, sinon qu’elles sont aussi présentes dans l’enfance et destins tragiques, probablement, les fantômes qui hantent les rêves sont à la mesure de la perte, complète, totale de tous mes livres.
Il y avait Ingrid Bergman
« Notorious » d’abord (Sir Alfred, 1946) –Les enchaînés en français, une merveille ) et son livre magnifique, sa lettre à Roberto Rossellini inoubliable, il y avait aussi Claudia Cardinale
là avec Tancrède mais elle est hors concours parce que (née à Tunis, peut-être) son rôle dans « le Guépard » (Luchino Visconti, 1963), et celui de « Il était une fois dans l’ouest » (Sergio Leone, 1968) ce dernier film étant le premier vu à Paris, en 1972 il me semble (j’aime savoir que le tournage du film s’est effectué entre avril et juillet 1968) (il y a des choses que j’aime savoir et qui n’ont aucun intérêt) il y a beaucoup de fantômes qui hantent les pièces de cette maison (c’est sans doute qu’il ne m’en reste plus), Anna Magnani
qui est ma préférée (je crois) (j’en aime beaucoup d’autres, mais pas de l’amour qu’on porte à sa mère -dans ce sens, lorsqu’elle court et meurt dans une rue de cette « Rome ville ouverte » (Roberto Rossellini, 1945) je crois savoir que c’est de là que je hais la course à pied) (ce qui est biographiquement faux : c’est l’asthme qui m’a fait détester la course à pied, cet asthme qui s’empare de mon inspiration dans des airs un peu poussiéreux), elles sont toutes là, présentes (j’aime assez Honor Blackman, mais c’est dans « Golfinger » (Guy Hamilton, 1964) que j’avais vu au Pax, à Amiens à sa sortie française, je me souviens, la blonde amazone chef d’escadrille
alias Pussy Galor, souvenirs d’adolescence, qu’y puis-je donc, parcourir la filmographie des actrices, s’enticher d’Ava Gardner
cette « Comtesse aux pieds nus » (The Barefoot Contessa, Joseph Mankiewicz, 1954) Maria Vargas (rôle pour Rita Hayworth qu’on vient de voir dans « Seuls les anges ont des ailes » (Howard Hawks, 1939) mais qui le refusa « ne désirant pas tourner sa propre biographie » comme dit élégamment wikipédia) et qui, en cela, représente aussi une sorte de parangon de modèle d’exemple de ce vers quoi tendrait toute actrice de cinéma : devenir l’épouse de quelqu’un de noble riche tout en lui apportant alors cette célébrité de ténébreuse pacotille digne des stars) et ici, peut-être, dans ce décor, les faire revivre un peu, leur donner quelques lumières à nouveau reste une tentative d’hommage à la grandeur de ces femmes, à ces batailles qu’elles livrèrent contre l’imbécillité et la brutalité des hommes (encore n’a-t-on pas parlé de la réalité de la guerre, des mafias et autres joyeusetés que ces derniers s’ingénient à produire pour se prouver leur appartenance au genre ou à l’espèce…)
Je m’en vais, il pleut sur le jardin, j’en ai laissé de côté, Delphine Seyrig que j’aime tant clope au bec mais pas là
(trames et avatars se sont ligués ici pour qu’elle n’apparaisse que de loin, hachée, tant pis) je pose aussi celle-ci où elle joue dans un film (je ne rajoute pas « idiot » ce serait pléonasme) de vampires (« Les lèvres rouges » (Daughters of darkness, Harry Kümel, 1972)
d’autres et tant d’autres on n’en finirait pas des Monica Vitti ou des Joan Fontaine, Simone Signoret et les réalisatrices Ida Lupino, Alice Guy ou Agnès Varda (et Corinne Marchand donc Cléo) , je laisse de côté aussi les Bernadette Lafont ou Pauline, Anouk Aimée ou Stéphane Audran que j’adule, d’autres Judith Magre ou Jacqueline Maillan que j’oublie mais aime encore, Thelma Ritter ou Jeanne Fusier-Gir et Françoise Rosay, mais n’importe, je m’en vais, sur le jardin tombe la pluie, c’est mercredi, c’est cinéma