il y a là un espace
– là aussi l’agent attend simplement
– demain on ira voir sur la place de la mairie qui est celle d’une église, celle d’un marché de poésie, on ira voir – écouter c’est moins sûr
– j’ai posé un fado (Amalia Com que voz) – (avec quelle voix)
– j’ai du mal, j’attends
– je ne sais quoi j’attends
– le jardin, les herbes les volatiles
– je passe les images ne sont pas au point
– il y en a des milliers
– sommes-nous seuls dans l’univers ?
il y a bien le soleil les ondes électro-magnétiques et la musique, sans doute oui – mais tout est flou
– le froid revient
– le chauffage ne fonctionne pas
– une image d’une plage couvre un mur entier, des palmiers, du sable, quelques vagues calmes : c’était dans un appartement, à Argenteuil, qui donnait sur la dalle, j’étais là à faire mon travail les papiers les comptes les aides au logement personnalisées – la ceinture rouge
– tout ça est f(l)ou loin dans la mémoire – loin – il s’agit de cette époque et Bashung chante
peu à peu tout me happe
non, on ne se lève plus aussi tôt, non
la fatigue des ans voilà qu’ils s’accumulent – les artères, les capillaires, les systèmes
il reste du café dans la tasse mais il est froid
on avance on accumule on oublie
et vient de me parvenir :
« Le réel quelquefois désaltère l’espérance. C’est pourquoi, contre toute attente, l’espérance survit. » René Char
ne pas parler de poésie
signer des pétitions, participer à des associations, rester éveillé même si les yeux pleurent un peu sans autre peine que d’être ouverts depuis un moment
un bon moment
quatorze lustres au bas mot et n’en plus rien attendre
contre toute attente
le flux des sentiments le flou des couleurs et de l’avenir