(je flanque ça dans le séjour : je ne sais pas exactement le distinguo, probablement extrêmement subtil, qui a prévalu à la mise à disposition dans cette maison d’une telle pièce : je devrais peut-être demander à l’agent qui mangeait dehors son sandwich) (ou alors à la rubrique « nos questions« ) (dans laquelle je pourrais aussi demander pourquoi on ne trouve pas de « dressing »dans cette maison) (mais je m’égare) (où sont les toilettes ?)
C’est que, dans le séjour, on trouve ça
ce qui ne mange pas de pain, sans doute, mais enfin qui vous pose le bonhomme.
« Ca » c’est l’écran plat.
Autant le dire tout de suite, c’est un meuble que j’agonis, non seulement pour cette façon de faire écran à tout ce qu’il présente, mais aussi parce que tout ce qui s’y présente est produit au sceau de la vulgarité la plus absconse (ici normalement, si on regarde, une injonction quelconque mais mensongère et si possible avilissante surtarifée les jours de grande affluence-d’ailleurs avant de pouvoir regarder le film rediffusé sur le site de la chaine, on a droit à de nombreux messages commerciaux).
On ne va pas en faire un fromage, une thèse , une histoire ou toute une affaire, mais j’ai eu dans l’idée de regarder le documentaire qui a été diffusé avant hier lundi sur France trois et le président (zeugme) (il n’en est qu’un : on le nomme dans le film PR (1))
(tandis que son affidé, son acolyte, son binôme enfin son sous-fifre, il lui échoit le PM (1) ici qui porte des chemises rouges). C’est que le réalisateur m’en était connu depuis un moment : Yves Jeuland, pour avoir réalisé un film sur (qu’il repose en paix) Georges Frèche, intitulé « le président ».
Les ors de la République : durant quelques mois -d’août 14 à janvier 15- le réalisateur a pu filmer n’importe où comme il l’entendait (c’est une fiction, évidemment : il ne se passe rien, PR inaugure un collège, présente ses voeux, roule en auto, remet une déco à un vieillard cacochyme, prend un avion, enfin l’ordinaire). Ce qui l’est peut-être moins, c’est l’omniprésence à l’écran de ce garçon-là (jamais il n’ira se plaindre du travail qu’il fait, ni des moments qu’on lui permet de vivre)
(toujours sur la brèche, matin midi et soir, nuit pluie ou pas, et très très tard il s’en va en scooter-ça ne s’invente pas). Conseiller en communication, si j’ai suivi. Ou alors en image.
Il se passe pourtant des choses dans le reportage (j’avais quelquefois l’impression de regarder la télévision de certains pays où les faits et gestes du potentat sont diffusés en long, large, travers et encore un petit peu pour rendre au personnage principale une humanité dont on le croyait incapable). Ici, il reçoit un otage libéré (le dernier français, Serge Lazarevic) retenu durant trois ans au Mali par Aqmi
(image splendide, cadre sublime), là le rappel des horreurs de ce début d’année avec les assassinats des 7 et 9 janvier, à Paris
ici le secrétaire général du Palais-secrétaire d’état sous le minuscule, deux fois de rang dans les gouvernements Fillon… bah, faut-il que le vent tourne…- qui s’adresse à (peut-être si j’ai compris) la presse, le vendredi 9, alors que le PR a décrété un jour de deuil national – comme on voit, on était déjà pas mal Charlie.
Tout cela replonge dans les affres de cette horreur. C’est vrai, ce n’est sans doute pas un métier facile (ce n’est pas un métier d’ailleurs), mais le film reste dans l’écume des choses. Tant pis, on regarde un peu, on se laisse aller à penser qu’en effet, oui, il s’agit bien là d’un homme, un peu trop comme les autres ? bof, sans doute, plutôt sympathique, oui certainement. Mais on ne parviendra pas (c’est sans doute en cela qu’il tiendra dans ce séjour) à trouver quelque bribe de vérité dans ce polissage-là. Un film, de télévision mais ça ne fait rien, des images qui ne font que communiquer, des rôles tenus à la perfection par tout un aréopage de jeunes loups (la fierté de Macron, le passage de Thévenoud…) ou de vieux pirates comme Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius (on notera quand même la merveilleuse pédagogie qu’enseignent le PM et le PR à la nouvellement nommée ministre de la culture et de la communication, lui enjoignant d’aller voir Jack – et Monique, et Monique…!!!- ainsi que les anciens blanchis sous le harnais, et surtout de « sortir tous les soirs et de toujours trouver ça bien, parce que les artistes, ça veut qu’on les aime« ).
Une vague envie de se souvenir de ce slogan d’un autre âge : « ouvrez les yeux, fermez la télé !!! »
(1) PR : président de la (notre) République; PM : premier ministre nommé par le précédent