Happé

 

 

 

il y aura toujours les chansons
j’espère
je lisais le journal, attablé, œuf mayo salade verte
la salade verte, avec l’œuf et sa mayo c’est tout un
j’écoute dans le poste cette petite merveille
je me prépare à assister aux leçons de Claudine Tiercelin
Métaphysique et philosophie de la connaissance
ce sera pour février si jamais il arrive
tu sais toi, de quoi ce sera fait
demain ?
parfois je me dis « tiens je vais en parler à… »
ou alors « il faudra que je le dise à quand je le verrai… »
il n’est plus
non, des fois la vie est con
des fois, belle
ce matin par exemple

il y a cette chanson qui tourne

Tu vois ce convoiQui s’ébranleNon tu vois pasTu n’es pas dans l’anglePas dans le triangle
Comme quand tu faisais du zèleComme quand j’te volais dans les plumesEntre les dunes
Par la porte entrebâilléeJe te vois rêverA des ébats qui me blessentA des ébats qui ne cessent
Peu à peu tout me happeJe me dérobe je me détacheSans laisser d’auréoleLes cymbales les symbolesCollentOn se rappelleOn se racolePeu à peu tout me happe
Les vents de l’orgueilPeu apaisésPeu apaisésUne poussière dans l’œilEt le monde entier soudain se trouble
Comme quand tu faisais du zèleComme quand j’te volais dans les plumesEntre les dunes
Par la porte entre-bailléeJe te vois pleurerDes romans-fleuves asséchésOù jadis on nageait
Peu à peu tout me happeJe me dérobe je me détacheSans laisser d’auréoleLes cymbales les symbolesCollentOn se rappelleOn se racolePeu à peu tout me happe

j’aime beaucoup ce
où jadis on nageait

je me trouve dans l’angle
dans le triangle
il faut bien tenir le cap
faire avancer le truc
La Maison
tu te souviens sa femme l’appelait la grande maison
elle va fermer
cinq ans durant
seras-tu là
qui saura jamais de quoi demain
sera fait

 

la chanson merveilleuse, Happe Alain Bashung avec Jean-Marie Fauque (ou l’inverse)

les images sont (c)MdBC – croquées plus que « rognées » par PdB