Il reste encore demain

 

 

 

Le style ou le registre de la rédaction est passé par l’absurde, l’obscène ou/et le vulgaire – c’est exprès sans que je sache vraiment si c’est parce que je trouve les personnages masculins particulièrement abjects – pratiquement tous, je le crains – ou parce que le film dépeint des actes qui me sont odieux – on disait dans mon jeune temps et le milieu social ou la classe ou la société ou le groupe : enfin la famille « on ne frappe pas une fille, même avec une fleur » – ça n’empêchait pas qu’on se chamaille (deux sœurs un frère et moi) (le plus petit-le petit dernier – le préféré disaient-il et elles) – je n’ai jamais vu mon père frapper ma mère – d’ailleurs ils ne frappaient guère leurs enfants – il doit y avoir une relation… Ici, on ne frappe pas les enfants, semble-t-il, mais c’est la femme qu’on dérouille…Une torture

 

ça se passe dans l’immédiat après-guerre (fin mai-début juin, 46) et ça se passe à Rome (il reste des traces du régime précédent, tsais), une histoire de famille

il y a une chose (un truc –  une ellipse peut-être – quelque chose) qui n’est pas passée sous silence exactement mais qui ne se résout pas – c’est cette façon de cogner sur les femmes : dès le premier plan, elle (interprétée par Paola Cortellesi, aussi réalisatrice) prend une torgniole comme si de rien n’était : elle c’est Délia, et on ne sait pas, ce coup cette gifle : une insomnie, un mauvais rêve ? un refus de passer à la casserole ? (cette dernière éventualité (imagée pour rester dans le ton de l’époque et du lieu) est très peu probable : Délia ne se refuse pas – une épouse parfaite…) (on ne sait si elle envisage cet acte comme une preuve d’amour – elle regarde la table de nuit, quelque chose , une poussière, l’émeut et son mari besogne (hors champ, certes) – Délia a trois enfants dont une grande fille laquelle devrait prendre un parti assez  impressionnant – c’était ily a quatre vingts ans en Italie, ça (le mariage) a toujours été la seule porte de sortie, comme en Inde où, de nos jours encore, les promises se suicident… –

un mariage d’amour et de raison –

cependant, le type en question est plus ou moins héritier non seulement de finances appétissantes (d’où vient cette fortune, c’est une autre affaire) mais surtout d’une façon de faire ou d’être, c’est difficile à dire – ça s’appelle cependant le patriarcat, la soumission de la femme à l’homme – point barre – sinon on cogne, c’est compris ? Faut-il faire un dessin ?


Alors Délia est là, qui bosse comme une damnée, du matin au soir – ménage repas de midi des enfants et du mari soins à domicile prolo mal payée dans une fabrique de parapluie

couturière courses (la deuxième en partant de la droite, c’est elle, elle attend, droite)

repas du soir pour le mari et les enfants vaisselle soins –   il est tard le soir – et Délia va dormir
Mais elle vit et marche – et vit, a des amies

un ancien amour

(c’est fini, tsais) – elle vit,  croise un militaire

ne comprend pas son langage – Délia va marier sa fille, c’est formidable, un parti tellement enviable – qu’on lui envie dans la cour – Délia vit au sous-sol, elle s’occupe aussi du père de son mari – elle n’a pas une minute, elle parle un peu – et son mari cogne – Délia ne dit rien, ses enfants comptent avant tout – Délia ne se taira pas.


Le jour des fiançailles, comme un acte manqué

tu veux que je te dise, c’est plus fort qu’elle  et c’est parce que c’est elle, et elle femme. Ell ne laissera pas faire.

 

C’é ancora domani (Il reste encore demain) (Paola Cortellesi, 2023) un (premier) film courageux, en noir et blanc certes.

 

 

Bye bye

 

(jte parie que la petite au milieu, c’est Hiam – si elle passe ici, elle me dira)

après tout ça ne fait rien, on peut bien faire une déclaration d’amour à une actrice (ou à n’importe qui d’autre d’ailleurs) – on est fondé même à le faire : qu’est-ce donc sinon notre humanité légitime ? Les abeilles à leur reine, les fourmis à je ne sais qui, les aigles à leurs aiglons – l’empereur, la destruction de l’église remplacée par les nouvelles procuraties aujourd’hui musée à Venise et le rapt des chevaux – une déclaration d’amour voilà tout – que vient faire Venise ici ? je ne sais pas le dire mais elle vient (au Festival de Venise, (on dit la Mostra) ce film a été présenté l’année dernière – mais ce n’est pas trop pour ça non plus) – j’attends d’y retourner probablement – non mais c’est quelque chose comme Salonique ou Beyrouth, quelque chose comme Tunis ou Alger, les îles de la Grèce, cette mer et ces autres, Adriatique oui Égée – ces mots-là – et donc voici cette femme adorée

L’actrice et réalisatrice palestinienne Hiam Abbass pose lors d’une séance photo à Paris le 13 février 2024. (Photo de JOEL SAGET / AFP)

regard camera – veste, pas si souriante qu’on pourrait croire – les images parlent-elles d’elles-mêmes ? – une alliance crois-je voir – dans le film elle regarde par ici, par là

Hiam et Lina à Deir Hanna

(au premier plan, sa fille, Lina, qui réalise) – elle dit « là c’est la Jordanie, (un quart de tour à gauche) là c’est la Syrie (un quart de tour encore) là le Liban » – et voilà que tout est dit – les deux reviennent en Palestine, en Israël, enfin par là – on évoque la catastrophe, 1948 et l’héritage des vainqueurs, des alliés, l’héritage… – nakba dit-on – on revient : regarde, ici, une photo de trente ans d’âge au minimum (c’est ce regard, magnifique, ce regard qui me fait tomber en amour, tu vois)

Um Ali, Lina, et Hiam

ce léger déplacement pour être dans la photo, près de sa mère – cette volonté de proximité (après c’est certain que je retrouve ma mère, c’est certain, je me souviens qu’elle me disait « je ne t’ai donné qu’un seul prénom parce qu’ils m’emmerdaient avec ceux qu’ils voulaient que je te donne » – je me souviens  brune cheveux bouclés regard aiguisé humour ravageur) (ses lunettes sur le tard…) – oui pourquoi pas, une mère d’adoption ? (bon, la mienne était de 26; elle Est de 60 mais qu’est-ce que ça change ?)

Avant première du film Bye Bye Tibériade de Lina Soualem, avec Hiam Abbas, au cinéma L’Alhambra à Marseille, le 22 novembre 2023

les voici les deux – ça n’a pas d’importance, ce qui en a en revanche c’est ce film qui dépeint quelque chose comme une région du monde

il s’agit d’un lac, celui de Tibériade aux alentours duquel cette femme-là, Hiam Abbas, a grandi – cette région du monde, tourmentée violentée – mais ça n’est pas l’essentiel, non, l’essentiel c’est qu’elle s’enfuit, qu’elle veut vivre, sa vie une vraie vie d’amour – avec quelqu’un d’autre que le père de cette jeune femme qui réalise –  mais ça n’est pas ce lien sa fille, sa mère, ses images ce lac et cette maison – la folie des hommes… Oui, cette folie-là, celle des guerres, des pogroms, des éliminations évacuations exterminations –  la même chose, toujours…   Et c’est sa fille qui la fait revenir, elles reviennent ensemble toutes les deux – retrouvent des sœurs, des mères – une histoire de famille.

Magnifique.

 

Bye bye Tibériade un film réalisé par Lina Soualem (ici le dossier de presse) avec Hiam Abbas (quelle beauté…)

 on doit aussi à la vérité de dire que Hiam Abbas est réalisatrice et que le film qu’elle réalise en 2012, Héritage se trouve être une production franco-israélo-turc, ce qui n’est pas rien.

Aya

 

 

 

je renoue sans doute avec les prénoms (j’en ai quelques uns dans le registre du cinéma – comme Chantal par exemple, ou d’autres) – ici aussi dans l’actualité dans laquelle je tente d’oublier qu’il faut travailler à l’écriture – des images des faits peut-être, ici rien n’est dit : simplement un dîner fin février entre le premier magistrat chef des armées de ce pays et une chanteuse qui vécut à Aulnay-sous-bois – après avoir vu le jour au Mali semble-t-il – on s’en fout un peu, la nationalité comme la patrie est et a toujours été frelatée – citoyen du monde sans doute seulement et c’est déjà beaucoup – naturalisée française – je me souviens de mes grands-pềres – lequel dîner a donné lieu à des hypothèses (j’aurais aimé connaître le menu) – elle chanterait durant la cérémonie d’ouverture des olympiades (quantième 33 – dites-le, pour voir) et c’est alors que se déchaînèrent les ordures (d’ailleurs – à titre personnel, uniquement ici – j’ai entendu dire qu’on sortait, dans l’institution où j’ai bossé comme un âne durant trente ans, les ordures (initiales kz) et j’ai apprécié ce fait – depuis le temps que le type malœuvrait (directeur harceleur à gerber) – ces temps-ci quelque chose de pourri dans l’air – il n’en faudrait pas parler et taire ces faits, ainsi qu’on taisait ces actions aux siècles derniers – non – comme ça l’a passablement ému, j’ai gardé quelques images – nous verrons (j’ai entendu dire que la fille du borgne (mais néanmoins tortionnaire) (promise à un avenir radieux : seulement non) était monté à l’assaut au sujet de cette chanteuse, alors ici les images que je propose sur le même registre que  celles d’actualités – et un même mode opératoire

(après, il n’est pas certain que ce genre de promotion joue en sa faveur, je reconnais) (on disait, dans le temps, à l’ancienne : « la plus belle fille ne peut donner que ce qu’elle a »-  bah)

(FILES) La chanteuse française Aya Danioko, alias Aya Nakamura, pose lors d’une séance photo le 19 novembre 2020 à Paris. Nakamura est nominée pour l’Artiste féminine de l’année lors de la prochaine cérémonie des Victoires de la Musique de la musique française, qui se tiendra le 9 février 2024. (Photo de JOEL SAGET / AFP)

un nombre impressionnant (mais qu’est-ce que le nombre…?) de téléchargements – des suiveur.es comme s’il en pleuvait, des milliards bientôt – mais aussi, beaucoup (quantité n’exclue cependant pas qualité) de présence

La chanteuse française Aya Nakamura arrive avant la présentation de la collection Givenchy Femme Automne-Hiver 2023-2024 lors de la Fashion Week de Paris, à Paris, le 2 mars 2023. (Photo de Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

chacun (comme chacune) fait ce qu’il (ou elle) peut – je ne suis pas certain non plus d’apprécier ses chansons –

La chanteuse française Aya Nakamura arrive pour la présentation des créations Schiaparelli pour la collection Prêt-à-porter Femme Automne-Hiver 2024/2025 dans le cadre de la Fashion Week de Paris, à Paris le 29 février 2024. (Photo de Miguel MEDINA / AFP )

elle aime la mode, suit les collections des grands couturiers – en vrai,quelque chose de neuf sous le soleil ? -peu je le crains… – le même jour

(FILES) La chanteuse française Aya Nakamura arrive pour la présentation des créations Schiaparelli pour la collection Prêt-à-porter Femme Automne-Hiver 2024/2025 dans le cadre de la Fashion Week de Paris, à Paris le 29 février 2024. Une enquête a été ouvert à la suite de publications racistes visant la chanteuse française Aya Nakamura, a indiqué le parquet de Paris. (Photo de Miguel MEDINA / AFP)

cette façon de changer d’apparence….

Peut-être.

En tous cas, on salue.

 

 

 

 

 

 

 

 

le fleuve, le pont, un couple

 

 

à O., qui vers début janvier (le 12) mais au siècle dernier, en 16, naquit

 

 

ah si elle avait été encore de ce monde, elle aurait été aux première loges – encore que, depuis quelques années (oui) l’immeuble soit en travaux – ça commence à se terminer (et sans doute travaille-t-on  assez fort pour une ouverture vers juin si tu veux mon avis) – ici un état de l’avancement

puis là le petit métier du bâtiment (cosmétique : fausse pierre de taille – mais faut ce qu’il faut)

(sur l’honneur, je m’engage à renseigner le tarif des chambres dans quelques mois – il parait que certaines de ces officines ont vu iceux-ci multiplié par vingt pour les semaines de fin juillet début août en cette magnifique ville-lumière) (pourquoi se gêner ?) – mais en vrai non, je passais par là et il faisait beau – je passais juste quand je les croisai

en vrai il y aura du monde

mais pour le moment, c’est calme – on a le temps

un regard vers l’est – pour se repérer – peut-être sans vouloir s’imposer

passer le pont du Carrousel

l’hôtel n’est plus à l’image, mais je me retournais, la voyais à sa fenêtre (troisième puis premier étage) lui faisais signe (à la prochaine)

– ces deux-là  bonnets et carte –

voyons voir – au dessus de l’eau

d’autres se prenaient en photo, peu de monde – il n’y avait pas là la gitane qui,parfois, trouve sur le pont une merveilleuse bague en or – elle la trouve là, et veut vous la vendre, cette merveille – mais non – eux se consultent

un regard au bateau-mouche qui passe sûrement – je n’ai pas d’image – je me souviens juste d’elle – je marche je me retourne, je n’y viendrai plus dans cet établissement – je me retourne, l’eau qui passe ici se retrouvera bientôt sous le pont Mirabeau – elle passe –

il y a quelques années (et plus de cinquante lorsqu’elle me prêta sa chambre pour l’examen Louis-Lumière qu’on appelait Rolin – non, mais je l’ai manqué) je me souviens et quand même

non, mais d’elle, oui

 

cette dernière image est une magnifique œuvre due à Christine Jeanney (merci encore…!)

Des jours parfaits

 

(mercredi, c’est cinéma – à peine en retard – merveille…) 

 

quelque chose avec le corps
et la propreté
et les lieux où s’exerce une espèce de nécessité
qu’on soit gueux ou roi
je me souviens de mon père qui répondait
« là où les rois vont à pied » à la question
où tu vas ?

c’est de l’autre côté du monde

ces lieux-là

j’en ai cherché/trouvé quelques uns

une autre façon de concevoir l’hygiène

(souvent, en voyant des touristes japonais ici, la stupeur me prend

en mesurant la différence qui existe entre ici et là-bas

et la propreté de ces lieux d’aisance – seraient-ce ceux des bars et des cafés) – j’ai pensé au Dernier des hommes  (Friedrich Wilhelm Murnau, 1924) où l’entrée du héros en ces lieux représente la déchéance la plus complète…) – et puis l’histoire commence

c’est à Tokyo – cette tour se nomme SkyTree Tower dans la vraie vie (DL2V) si ça veut dire quelque chose (? la réalité ?)

(tour de l’arbre au ciel – de l’arbre du ciel) (quelque chose avec les arbres en tout cas) ici le héros (Hirayama) il est à vélo sur le pont qu’on voyait plus haut – ainsi passe-t-on de la réalité à la fiction

c’est un homme heureux (il y a une chanson comme ça) – il travaille (ici sa petite voiture bleue dans laquelle il range ses affaires (la jeune fille blonde est une amie de son collègue)

son métier : nettoyer

les toilettes publiques – ici son aide/adjoint/ami (jeune, plus ou moins amoureux, plus ou moins désargenté)

Hirayama a un quotidien très réglé – écoute de la musique

se lève se lave se vêt – part travailler

regarde le ciel – prend un café au distributeur – bosse

avec rigueur

et déjeune d’un sandwich triangle dans un parc où il prend (parfois) des photos

à l’aveugle

des arbres des feuilles des branches et des lumières

puis il les classera une fois développées – ça sert à quoi, tout ça ? – pendant le week-end il  va au sauna

sa nièce vient un jour le voir

non un soir plutôt – peut-être fugue-t-elle ? fuit-elle quelque chose ?  peut-être, il l’emmène avec lui au travail – ils déjeunent – prennent des photos (c’est Hirayama qui lui a offert le même appareil que lui) –

des images des arbres – la joie de vivre – de se connaître – d’en être ravis – il y a cette jeune fille blonde, donc amie de son aide,

qui un jour vient le voir, lui demande d’écouter cette musique (la bande son est magique) sur une cassette audio du siècle dernier – ils écoutent ensemble dans la voiture – elle lui demande si lui et son aide ont parlé d’elle – la musique

l’émotion – si forte – si belle – elle se penche vers lui vivement

lui donne un bisou

s’en va – une des plus belles scènes de cinéma de tout l’univers –

oui – et d’autres histoires, bien d’autres – à voir… sa lecture

juste une merveille

 

 

 

Perfect Days un film (magnifique, magnifique, magnifique) de Wim Wenders ( Hirayama interprété par Koji Yakusho prix d’interprétation masculine au dernier festival de Cannes; la jeune fille blonde : Aoi Yamada; la nièce : Arisa Nakano; l’aide : Tokio Emoto – etc etc…)

 

Toiles

 

 

Il ne s’agit que d’images et de représentations, glanées ici ou là (souvent posées par mon frère quelque part, ici là ou ailleurs) je les capture grâce au bouton impécr syst  qu’il y a là, je les pose dans un dossier toiles le vic sur le bureau du personnal computer puis les retaille, en cherche les titres, parfois, les dates de conception, elles sont là pour faire beau – j’aime savoir qu’il s’agit de répliques au même sens que celles des plaques tectoniques qui se meuvent sur le manteau

En ouverture : The Souvenir Jean-Honoré Fragonard, 1775-78

il y a des moments où il faut décorer ces murs taupe – quand même, cette maison à vendre ou à louer mérite quelques aménagements (bien qu’elle ne soit guère visitée : la crise (on nous préfère inquiets, comme tu sais), la pandémie (hier soir écoutant radio paris (qui ment comme de juste) on m’a annoncé en titre que les cinquante mille cas de maladie avaient été recensés ce jour – en titre gros comme le bras – et dans le développement, que des vaccins sont disponibles – un épidémiologiste ne pouvait pas parler proprement de « vague » mais enfin) (j’ai fermé le poste, qu’est-ce que tu veux), la guerre immonde mené par le mini-tsar ridicule et grossier – tout ça n’est guère favorable à l’investissement, hein…)
Alors décorons : Marc Chagall, Église de Chambon (1922-1926)

ce sont les petites poules qui me ravissent – puis Edward Hopper La plage de Gloucester 1924

joli – continuons avec cet autre Chagall La famille ukrainienne 1940-1943

si, c’est quand même joli, ce rouge (sang), ces couleurs (vives),  ce feu peut-être et ces animaux aussi – est-ce bien décoratif, je crains que non mais je le garde et l’expose – la date du tableau et ce qu’il transporte aussi, je ne veux pas oublier –

un autre Marc, Rothko celui-là dans ses bleus, (sans titre, 1968) pour la route (et en signe à Jean-Luc Godard, qui comme ce peintre-là, a mis fin à ses jours) – puis un 2VG Arles jardin en fleurs 1888

une pure merveille – une autre pure merveille, sans doute plus troublée (et bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui) Maurice Utrillo (un de mes préférés) et son Place du Tertre 1910

d’autres encore – celui-ci Piet Mondrian, Along the Hamstel 1903 (magique)

et puis deux images, l’une d’un sous-bois (sans référence, je ne sais d’où je tiens cette image – elle est là, elle correspond comme on dit d’une lettre qu’on attend (ou le « on devrait correspondre, puisque tu me corresponds » du Cabrel)

et pour finir, cette image du robot (la piazetta et ses deux colonnes, Théodore qui me fait souvenir d’un ami, et le lion ailé qui veille sur les murs préfabriqués de la maison)

C’est mieux, il semble…

Deux amies

 

 

 

 

juste regardé ce film hier soir (c’était mercredi je crois) – et connaissant déjà les deux réalisateurs pour en avoir apprécié une des œuvres (ici, en cette maison[s]témoin même) (ils n’ont que deux films à leur actif) – dans des dispositions semblables il me semble (la guerre dans son horreur civile militaire et humaine – tristement semblable toujours à elle-même) (aux portes de la Pologne cependant on trie les réfugiés, noirs d’un côté blancs de l’autre – on avait déjà fait pression pour d’autres réfugiés, d’autres exilés, d’autres malheureux qui n’avaient pas la même couleur de peau – les Polonais comme les Hongrois ou d’autres de ces obédiences se servent de l’Europe comme d’un bouclier raciste – et l’immonde du Kremlin (lequel finance ici même l’abjecte fille du borgne) fait semblant d’être du bon côté de la morale) (je m’égare un peu mais dimanche qui vient, on passe aux urnes : on a des choses à faire, et d’importance – quand même le piéjacons de ma jeunesse se fait entendre, au loin) – juste regardé ce film, ça se passe en Géorgie (où l’immonde a déjà tenté et réussi quelques annexions – combien de morts, de blessés combien ? et même le compte, qu’en faire ?) (on ne va pas laisser tomber, mais les bras en tombent souvent – simplement la paix serait trop demander – impossible…) ici non plus, il s’agit de l’histoire de deux jeunes filles, quatorze ans, brunes toutes les deux, amies dans la même classe à l’école – il s’agit du passage de ce rôle plus ou moins d’enfant allant chercher le pain à celui d’adulte plus ou moins mariées…

Deux jeunes filles : à droite Eka (Lika Babluani) et à gauche son amie Natia (Mariam Bokeria)

(au moment du tournage elles ont dans les quinze ans) amies

à l’école ensemble (l’école était présente dans l’autre film aussi – et je crois bien cette Lika aussi (il me semble) (c’est ça en effet) – ensemble pour en revenir

ensemble pour s’amuser et rire

rentrer sous la pluie ensemble

danser parler

l’amour de Natia pour ce jeune homme

Lado (Data Zakareishvili) qui lui offrira

en cadeau (allô Sigmund?) (non, mais ça va) cette arme à feu « c’est pour toi » lui dit-il – afin qu’elle puisse se défendre – qu’elle la protège – (à la guerre comme à la guerre est-on tenté de penser mais le film se passerait en 1992 – il se déroulerait à Tbilissi – sorti en 2013 dix ans après la révolution des Roses) – le film raconte les difficultés pour manger simplement

mais elles passent un peu à l’arrière plan

encore que le pain reste une espèce d’arme, aussi

même si ce « on crève la dalle » semble mensonge. Non, tout est lié : Natia est aimée d’un autre (le type du milieu, Kote (Zurab Gogaladze), ici, avec ses quatre acolytes) (il se trouve au milieu de l’image, il ne fait pas partie spécialement d’un certain « milieu »)

et quelque chose échappe ici : ce groupe de jeunes gens, à peine plus âgés que les jeunes filles, s’arrangent bien qu’elle le refuse

dit-elle – pour enlever Natia et lui faire épouser (crois-je comprendre) de force donc semble-t-il le Kote en question… ce qui révulse son amie Eka

Un vieillard la fera taire à coups de poing.
Obscur côté des mœurs, j’imagine… Et le mariage a lieu, qui donne l’occasion au film de montrer Eka

probablement assez libérée de ces contraintes pour danser et faire rire et mimer peut-être une parade, nuptiale et probablement traditionnelle

moment magnifique qui fige dans la réalité ce mariage plus ou moins forcé… Je ne sais pas, mais la relation qui unit les deux amies a quelque chose de sublime (le film entier est sous cette qualité – c’est seulement dans ces conditions que le cinéma confine à l’art) – d’autres éléments le constituent que je tais mais il montre ce passage, ce gué, ce seuil franchi par ces deux amies entre l’enfance et l’âge adulte – peut-être plus du point de vue de Eka

et cette espèce de maxime qui clôt ce film… c’est à ne pas croire

 

 

Eka et Natia (le titre géorgien : Les longues journées claires; le titre à l’export In bloom (soit En fleurs) ) un film de Nana Ekvtimishvili et Simon Gross (2013)

 

 

 

 

 

chambre 12, hôtel de Suède – enquête et hors-champ

 

 

 

 

ça se passe donc là – la réalité des choses : une des séquences d’un film, À bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1959) (on en a parlé pas mal ici si tu veux voir – du moins on en connait les aboutissants)

ici, il s’agit plus d’une exploration (on ne sait trop comment (il n’en dira rien), mais le réalisateur (Claude Ventura) a par devers lui pas mal de pièces à conviction trouvées probablement dans les archives de la production (l’adresse du 4 rue de Cérisolles Paris 8 n’existe plus) – le téléfilm, comme on a dit, est plutôt centré sur les relations Georges de Beauregard (GdB)/JLG – on a cette image par exemple

qui montre, sur fond d’église de Saint-Germain-des-Près (on pourrait voir passer là soit Margot, soit Jipé – premier jour de tournage, paraît-il, soit 17 août 1959) (on est devant le café de Flore – gauche cadre l’autobus à plateforme où se tenait le préposé qui actionnait sa sonnette après avoir vérifié/tamponné ton ticket) (des souvenirs des « Exercices de style » de Queneau aussi) – de gauche à droite JPB (alias Bébel – on va le revoir avec sa montre plus tard) /JLG (en flamand rose) / GdB (on note les cravates?) (ce sont des gens bien) (toute une époque) (prise de vue : voiture

) or donc, il s’agit d’un décor que cette chambre 12 : le type (Xavier Villetard dans son propre rôle – scénariste, co-auteur, acteur téléphoneur intervieweur) cherche à savoir si JLG a foutu sur la gueule à GdB ou si c’est plutôt l’inverse (ceci pour le Mac Guffin du bazar, entendons-nous) – il va chercher à en parler avec JLG par exemple (il se fait envoyer paître, semble-t-il) donc il cherche d’autres informations ou sources, il recoupe il va de ci de là (les notes de musique de la bande originale (comme on dit) (extra) due à Martial Solal l’accompagnent – il n’a pas été chercher le musicien, c’est dommage) – il va en ville, il cherche (rive gauche plutôt) rencontre untel (lui aussi en merco) (j’aime le 96, derrière)

Claude Chabrol qui indique qu’il n’a fait que donner son nom comme garantie (il est crédité au générique comme conseiller artistique) (et comme directeur de production – quand même…)  (de la même manière, François Truffaut est crédité au scénario (or il n’y avait pas de scénario…) : ainsi  le film a-t-il pu se monter (se produire, se financer : on saura qu’un René Pignières veut un (son, c’est la mode et ça rapporte) film « nouvelle vague » : GdB le lui offrira… (le Pignières en question distributeur  fondateur (en 1934), avec les deux Beytout, de la SNC société  nouvelle de cinéma – distribution (entre beaucoup d’autres de La Bandera de Julien Duvivier, avant-guerre par exemple – 1934) (la preuve) des « Gendarmes » avec Louis de Funès dans ces années-là (furieusement nouvelle vague, hein…) (non, mais l’argent n’a que peu d’odeur et sans argent, pas de cinéma : donc on s’en fout, on le prend où il est) – équipe de tournage assez réduite, dit-on , mais de GdB l’équipe : par exemple le chef opérateur, Coutard  (dans l’annuaire, on découvre l’adresse du Raoul (il est mort en 2016 – il était de 24), j’ai trouvé ça

au 5 de la rue Boutarel (sur l’île) (il faut me croire sur parole, là – comme on est enclin, toujours d’ailleurs, à le faire au cinéma…) on ne la voit que trop rapidement, mais j’aime bien sa montre analogique, à la mode en ce temps-là – 1993) (je te la montre)

(clcdld)* hein –

ils sont au Select (boulevard du Montparnasse), le type Xavier V. pose des questions, l’autre répond, blasé, que oui, GdB et JLG en sont venus aux mains, devant « la belle Fero » (un café/restaurant rive droite, rue François-Premier)

(au fond à droite, les arbres sont ceux des Champs-Elysées; à gauche ceux de l’avenue Georges Vé) (pour situer) (à l’à peu près même époque, ce café était aussi un quartier général pour les journalistes et photographes de Paris Match, puis d’Europe 1 puis plus tard de Salut les copains – toute une histoire dont on retrouve les prolégomènes dans le projet DF)  : là où ils se sont foutu sur la gueule et le personnel (attentionné) du café les a séparés… (des bruits de caniveau ? peut-être en tout cas pas confirmés par les autres) – il y en a un paquet dans le (télé)film (des autres veux -je dire) – des types, plutôt, comme ici  – on le voit trente trois ans plus tôt, avec son chapeau ici mais dans la même attitude de lecture

Pierre Rissient – à sa gauche, la scripte-girl (Suzon Faye, on ne l’entend qu’au téléphone) (moi je ne la connais pas, j’aurais plus dit la fille au crayon derrière la camera pour la scripte mais bon) – le type, là, était assistant – sur cette photo-là

la petite robe de prisunic (on en voit la facture ou alors ce n’est que suggéré, en tout cas c’est dit) (le son du film fait comme JLG aime à faire : chevauché, on entend ici quelque chose de l’autre côté autre chose -un peu un gimmick, une sorte de masque) la photo entière (sans doute de Raymond Cauchetier, le photographe de plateau – qu’on n’interrogera pas… : dommage il n’est pas sur la liste) (Rissient coupé, à l’extrême gauche)

on aperçoit aussi Phuong Maittret la maquilleuse (qui n’avait pas grand chose à faire semble-t-il – JLG refusait qu’on maquille les acteurs semble-t-il encore – surtout la petite américaine…) (mais de la maquilleuse, on ne saura rien : elle n’est pas interrogée non plus – on sait qu’elle répond au téléphone par monosyllabes, ce sera tout d’elle) (comme il y a là deux visages asiatiques et féminins, on ne sait pas trop laquelle est qui – probablement la première en partant de la gauche)

puis continuant sa recherche qui se pratique en neuf jours, il ira trouver

un certain François Moreuil (alors époux de la Jean Seberg, elle a 21 ans, il en a alors 25…) (réalisateur de cinéma et télévision, décédé en 2017) puis un José Bénazéraf (1922-2012)

réalisateur lui aussi, mais de films porno(graphique)s (le genre marchait fort à ce moment-là, mais avec internet les choses ne sont plus ce qu’elles étaient) qui partageait ses bureaux avec GdB – vient ensuite Roger Hanin (1925-2015) (marié à Christine Gouze-Renal productrice (le 4 août 1959…), sœur à la Danielle Gouze épouse Mitterand enfin tout ça) (en 1959, il est interprète d’un film de la série des Gorilles, plus ou moins (plutôt plus) navets à base de barbouzes et compagnie gaulliennes – on passe hein) encore qu’il interprète ici le rôle que devait tenir un certain Paul Gégauff (espèce d’éminence grise de la nouvelle vague machisme cynisme vol et autres turpitudes dont on dit qu’elles seraient la base de la personnalité du Poiccard) vient ensuite Richard Balducci

chargé de presse du film (c’est mieux qu’attaché ? peut-être mais c’est le même rôle) qui tient (au débotté) le petit rôle du maître-chanteur (à la fin du film, rue Première Campagne comme dit Patricia) (il est sur la photo plus haut, au dessus de la scripte Suzon Faye) – puis encore, à Joinville (studios de cinéma d’alors) Cécile Decugis, la monteuse (1930-2017) (bonjour le boulot : sans scénario, sans trop de clap, sans son – sans compter les sautes d’humeur du réalisateur…)

(assistante de Marie-Josèphe Yoyotte (1929-2017), LA monteuse du cinéma français d’alors (elle a réalisé le montage de Moi un noir de Jean Rouch (eh oui) et des 400 coups du Truffaut ( avec donc Cécile Decugis qui est aussi LA monteuse de la nouvelle vague avec la plupart des films de Roro (alias Maurice Scherer) aka Éric Rohmer) – ensuite viendra l’actrice Liliane David (1937-2018) (l’amie – de la même eau qu’Anne Colette est celle du JLG – du François Truffaut)

celle à qui Poiccard vole quelques billets dans sa chambre mansardée de bonne – elle parle aussi de Paul Gégauff  dont on tient ici une image d’alors, en compagnie de JLG (découpée) (le Gégauff en question (1922-1983) a fini sa vie sous les coups de couteau de son épouse du moment – c’est pour te dire l’amour et la joie qu’il inspirait…),un peu de Claude Chabrol en off encore, puis viendra Poiccard avec trente trois ans de plus

sa montre – premier grand (premier) rôle pour lui – il est de 33 –  premier film de long métrage pour JLG – non, on ne va pas salir cette magnifique entente

mais non, bien sûr – pour finir, l’enquête se dirige vers Genève, y rencontre un certain Roland Tolmachoff, à présent gérant d’un hypothétique (introuvable) Sunset (JLG y séjourna un moment dans les années 55, 56 – sa mère morte dans un accident de Vespa, à 45 ans (dixit A. de Baecque je crois bien – JLG lui travaillant à un barrage quelque part), ils se réunissaient parfois dans un café avec Berutti  peut être Parvulesco, Combaq d’autres encore, le Parador (introuvable itou) enfin un de ses amis d’alors

mais sinon, à part quelques zones ombreuses, tout, absolument tout, est vrai

Mais non – mais donc, ce Poiccard, cependant trahi par cette Patricia, court mortellement atteint dans le dos par l’inspecteur Vital (Daniel Boulanger) et s’affaisse

vers le croisement du boulevard Raspail (là où se trouve son effigie rénovée)

alors que passe on dirait bien une 4 chevaux (comme celle que conduisait ma mère) il tombe (au milieu des clous hein) et passe

une 403 comme en conduirait mon père

 

Chambre 12, Hôtel de Suède, un (télé)film (magnifique) de Claude Ventura et Xavier Villetard

 

les fleurs en entrée de billet : à destination de Jean Seberg et de toutes les oubliées des génériques

*clcdld: c’est le cas de le dire (on intègre ici l’affiche du film

)

– par rapport au générique de fin de ce film-ci (il me semble qu’il n’y en a pas dans le ABDS) on remarquera que Suzon Fay (seulement en voix off, certes) n’est pas présente : elle intervient pourtant entre Claude Chabrol et Raoul Coutard; Cécile Decugis vient après Jean-Paul Belmondo (on entend seulement l’interprète de Poiccard avant l’intervention à l’image de la monteuse). La maquilleuse Phuong Maittret (qui deviendra, dit-il, la confidente de Jean Seberg) absente ne répond (comme on l’a entendu seulement) que « par monosyllabes au téléphone ».
On a cherché sans y parvenir à identifier le Jim Pallette dont on entend la voix (peut-être est-ce lui qui travestit la voix de JLG au téléphone)

Pour en finir (provisoirement), il existe un livre sur le film écrit par Michel Marie (prof de ciné en Sorbonne) chez Armand Colin, La nouvelle vague et son film manifeste À bout de souffle (2012) (31 euros quand même) – quelques extraits ici)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

chambre 12, Hôtel de Suède – distribution

 

 

 

toute notre gratitude à l’Employée aux écritures pour nous avoir fourni (par la poste) le lien vers le site qui permet le visionnage de ce beau documentaire 

 

Lorsque j’ai entendu dans le film le réalisateur au bout du fil (entre parenthèses, gardons confiance dans la réalisation pour nous affirmer que c’est lui qui est au bout du fil) répondre : « non mais vous rêvez non » sourires puis raccrocher après un « voilà au revoir »

« pourquoi je rêve ? « , demande l’interlocuteur, ici penché en avant, « dites-moi pourquoi je rêve » quand même ce serait Jean-Luc Godard, je me suis dit mais comment veux-tu qu’il réponde ? est-ce qu’on sait jamais pourquoi on rêve ? sinon pour ranger les souvenirs, dormir tranquille et reposer un peu cette pensée toujours en travail… Il y a cette image de « jeunes gens insouciants »

(bof) (on est août 1959) (je regarde ces images et je vois de loin Otto Preminger qui maltraite ses actrices; je vois, de loin encore, le même Jean-Luc Godard qui ne veut pas parler avec Marina Vlady (premier rôle de Deux ou trois choses que je sais d’elle – récemment en poème/express*875) sinon par micro et oreillette interposée) je regarde le générique d’un des films qui fera croire au reste du monde qu’existe une « nouvelle vague » cinématographique en France (une « bossa nova » au Brésil), alors voilà pour dire avant qu’il ne commence, ces jours-ci, ces temps-ci, à quoi ressemble le décor (ici en 2010 – légèrement difforme par la grâce du robot

là avant hier

) alors qu’on nous informe dans le (télé)film que l’hôtel va être détruit dans les huit jours (on s’en fout, je reconnais – ça donne une caractère d’urgence, de fatale destinée à l’enquête) et puisque cette maison reste témoin de ces agissements-là, alors pour la troisième fois ici (deux autres : ici et ) , le générique – il s’agit d’un téléfilm comme on dit

il date de 1993, semble-t-il (bouquinistes, mais pas de Notre-Dame) au son, les cinq notes dues à Martial Solal qui inondent littéralement le (télé)film (on croirait du Georges Delerue, c’est pour te dire…) (magistrales) (ça rime…)

un type arrive au volant d’une merco – l’hôtel s’appelait de Suède, c’est joli (ça me fait penser à Ingrid Bergman, qui envoie une lettre à Roberto Rossellini) c’est le générique de début

rien de spécial (Xavier Villetard joue probablement son propre rôle (ça veut dire quoi, » joue son propre rôle »  dis-moi ?) je crois que Claude Ventura fait la voix off

c’est ainsi que se déroule le (télé)film, une heure vingt de recherche (à voir encore je crois un moment ici) de rencontres, d’entretiens, un documentaire dont le sujet serait les relations qu’entretiennent le producteur et le réalisateur d’un film qui deviendra, sans qu’aucun d’eux en sache quoi que ce soit, une espèce de parangon de cette « nouvelle vague » – j’ai réalisé pas mal de « captures d’écran » comme on dit (capture d’écran ? ça veut dire quoi, capturer un écran… ? nous avons besoin des mots),  je les poserai plus tard ici, et puis voici les cartons du  générique de fin –

on ne dispose pas de celui de « Fin » sur l’écran – il n’y en a pas – Xavier Villetard attend pour traverser, devant le quinze du quai Saint-Michel (je préfère le mot toponyme, juste avant, de Montebello)

et puis c’est en noir et blanc – sonore – avec

tout ce monde interprète son propre rôle (réalisateurs, assistant, opérateur de prises de vue, acteur : pas une femme tu remarqueras) (je ne suis pas certain qu’ils soient cités dans l’ordre d’apparition à l’image)

ici deux femmes, la monteuse et une actrice (à laquelle, dans le film À BOUT DE SOUFFLE le Poicard fauche de l’argent, au début de ses pérégrinations) (Jim Palette ? je ne sais qui…) (seulement sa voix ?)

personnel télévisuel plutôt (on se perd en conjectures : jouent-iels leur propre rôle ?)

en tout cas image arrêtée (ou alors un autre, celui de leur profession?)

(l’accent grave sur le A tu repasseras) et puis

seul sur le quai

une esthétique des années soixante – À bout de souffle se dit Breathless en anglais – sans respirer – la suite au prochain numéro…

 

Chambre 12, Hôtel de Suède, un documentaire (donc) (télévisuel…) de Claude Ventura

 

 

contre l’oubli

 

 

 

si ça continue comme ça, elle va mourir – mais s’abrutir de publications n’arrange rien non plus – non mais la maison[s]témoin continue : l’agent porte son max, deuxième vax

(non c’est rien, c’est ma rue) l’agent attend la venue de quelqu’un, un couple semble-t-il

adapté de Moravia (j’ai vaguement le sentiment de voir là un peu de Kundera) – c’est déjà là – je me demande si le mépris qu’éprouve Camille pour Paul (Javal tous les deux) (Bardot pour Piccoli) n’est pas emprunt de quelque chose comme un sentiment qu’elle ourdirait à son propre endroit – cependant et malgré tout, c’est par sa sculpturale présence (dit-on) que la production du film a pu être opérée (les producteurs (donc co) Georges de Beauregard, Carlo Ponti et Joseph Levine : je te mets une image de Carlo Ponti, juste pour le fun (avec Sophia, Cannes, 1959 : voilà neuf ans qu’ils sont époux, elle est toujours parmi nous (elle est de 34) lui a tiré sa révérence en 2007, à 94 printemps quand même)

(au premier plan, évidemment : il (co)produira le Mépris en 63) (je ne pense pas qu’on ait proposé le rôle à Sophia Loren – mais qui sait ?) sur la terre comme au ciel, l’agent a-t-il besoin de vacances et de grands espaces ?

(dronatique sans doute : Chausey archipel, au presque milieu de l’image fond : le Cotentin) dans la rue (je vais aller au cinéma, t’inquiète)

je passe et je marche

(il en existe,des rues de ce toponyme, à Blois, Caen, Saint-Germain-la-Forêt, Bourges et bien d’autres encore) l’agent ronge son frein, plus ou moins – il regarde le rond point, le lotissement, l’herbe (aujourd’hui, on enlève les masques, on s’accoude au comptoir, on se demande pardon dans les cinémas – tout est vivant ? de nouveau ?) (rien n’a changé, cette course est toujours aussi inutile et vaine) il y a celui-là aussi, juste là

l’agent ne fume pas, ou plus – l’agent a cessé par volonté de garder quelque chose comme une bonne santé (il y a un peu plus d’un an, pour la même raison, le monde de ce côté-ci du capitalisme a jeté sa dignité aux ordures et laissé inhumer ses morts dans la plus stupide solitude) (on en a pleuré – on n’a rien osé dire, faire ou crier… on applaudissait les soignants à huit heures – on tentait de ne pas se contaminer, on faisait des gestes barrières et on comptait on comptait on comptait) (hier, dit le compteur, vingt-huit morts) je repose ici deux images d’amis inconnus qui sont partis ces jours-ci

salut Raymond

salut Josep

pour ne pas oublier