Je viendrai ici et puis il s’en ira. Je serai seule et la maison si grande qu’il n’y aura pas de place pour moi. Sans musique et sans mots, je fonderai. Il faudra des années mais je finirai par ne plus être. Les peintures auront passé, il y aura quelques taches sur le plancher, l’ombre des meubles sur les murs. Il y aura tellement de rien que nul ne voudra venir dormir ici de peur d’être aspiré. Ils refermeront la porte derrière eux sans se retourner mais attentifs au claquement du pêne dans la serrure. Les vitres seront cassées, les moisissures gagneront. Par plaques le crépi tombera. Les murs seront longs à s’effondrer. Même après le passage de la pelleteuse le vide restera.