juste regardé ce film hier soir (c’était mercredi je crois) – et connaissant déjà les deux réalisateurs pour en avoir apprécié une des œuvres (ici, en cette maison[s]témoin même) (ils n’ont que deux films à leur actif) – dans des dispositions semblables il me semble (la guerre dans son horreur civile militaire et humaine – tristement semblable toujours à elle-même) (aux portes de la Pologne cependant on trie les réfugiés, noirs d’un côté blancs de l’autre – on avait déjà fait pression pour d’autres réfugiés, d’autres exilés, d’autres malheureux qui n’avaient pas la même couleur de peau – les Polonais comme les Hongrois ou d’autres de ces obédiences se servent de l’Europe comme d’un bouclier raciste – et l’immonde du Kremlin (lequel finance ici même l’abjecte fille du borgne) fait semblant d’être du bon côté de la morale) (je m’égare un peu mais dimanche qui vient, on passe aux urnes : on a des choses à faire, et d’importance – quand même le piéjacons de ma jeunesse se fait entendre, au loin) – juste regardé ce film, ça se passe en Géorgie (où l’immonde a déjà tenté et réussi quelques annexions – combien de morts, de blessés combien ? et même le compte, qu’en faire ?) (on ne va pas laisser tomber, mais les bras en tombent souvent – simplement la paix serait trop demander – impossible…) ici non plus, il s’agit de l’histoire de deux jeunes filles, quatorze ans, brunes toutes les deux, amies dans la même classe à l’école – il s’agit du passage de ce rôle plus ou moins d’enfant allant chercher le pain à celui d’adulte plus ou moins mariées…
Deux jeunes filles : à droite Eka (Lika Babluani) et à gauche son amie Natia (Mariam Bokeria)
(au moment du tournage elles ont dans les quinze ans) amies
à l’école ensemble (l’école était présente dans l’autre film aussi – et je crois bien cette Lika aussi (il me semble) (c’est ça en effet) – ensemble pour en revenir
ensemble pour s’amuser et rire
rentrer sous la pluie ensemble
l’amour de Natia pour ce jeune homme
Lado (Data Zakareishvili) qui lui offrira
en cadeau (allô Sigmund?) (non, mais ça va) cette arme à feu « c’est pour toi » lui dit-il – afin qu’elle puisse se défendre – qu’elle la protège – (à la guerre comme à la guerre est-on tenté de penser mais le film se passerait en 1992 – il se déroulerait à Tbilissi – sorti en 2013 dix ans après la révolution des Roses) – le film raconte les difficultés pour manger simplement
mais elles passent un peu à l’arrière plan
encore que le pain reste une espèce d’arme, aussi
même si ce « on crève la dalle » semble mensonge. Non, tout est lié : Natia est aimée d’un autre (le type du milieu, Kote (Zurab Gogaladze), ici, avec ses quatre acolytes) (il se trouve au milieu de l’image, il ne fait pas partie spécialement d’un certain « milieu »)
et quelque chose échappe ici : ce groupe de jeunes gens, à peine plus âgés que les jeunes filles, s’arrangent bien qu’elle le refuse
dit-elle – pour enlever Natia et lui faire épouser (crois-je comprendre) de force donc semble-t-il le Kote en question… ce qui révulse son amie Eka
Un vieillard la fera taire à coups de poing.
Obscur côté des mœurs, j’imagine… Et le mariage a lieu, qui donne l’occasion au film de montrer Eka
probablement assez libérée de ces contraintes pour danser et faire rire et mimer peut-être une parade, nuptiale et probablement traditionnelle
moment magnifique qui fige dans la réalité ce mariage plus ou moins forcé… Je ne sais pas, mais la relation qui unit les deux amies a quelque chose de sublime (le film entier est sous cette qualité – c’est seulement dans ces conditions que le cinéma confine à l’art) – d’autres éléments le constituent que je tais mais il montre ce passage, ce gué, ce seuil franchi par ces deux amies entre l’enfance et l’âge adulte – peut-être plus du point de vue de Eka
et cette espèce de maxime qui clôt ce film… c’est à ne pas croire
Eka et Natia (le titre géorgien : Les longues journées claires; le titre à l’export In bloom (soit En fleurs) ) un film de Nana Ekvtimishvili et Simon Gross (2013)
mais les géorgiennes ?
en tout cas, la fin du film montre la volonté de cette partie-là de la population de ne pas recourir à l’arbitraire de la force brute – un peu comme partout ailleurs dans le monde, sauf que les guerres aussi sont partout