Dans le placard à balais, une lézarde est dissimulée par un balai. Un balai-témoin pas utilisé pour le ménage-témoin parce que les visiteurs visitent une maison propre de toute éternité, dans l’idée d’un bonheur parfait arrêté comme sur une photographie souvenir d’un souvenir permanent où le ménage vit sans faire le ménage ; et surtout parce que le ménage-réel est sous-traité par une société qui vient avec ses propres balais-non-témoins. Et quelqu’un fait donc un véritable ménage ici, sans doute la seule action véritable qui a lieu ici, sans faux discours persuasif, sans fausse moue dépréciative, pas de rêve projeté ni de souvenirs d’un futur souriant, rien qu’un vrai ménage de vraie poussière et de vraies traces de pas. Lors de ce moment de vérité qu’est le ménage-réel, pour ne garder que ce qui doit témoigner, le temps qui passe et les traces des visiteurs sont effacés pour de bon, il ne s’est jamais rien déjà passé ici avant que quelqu’un n’entre visiter encore.
Une seule solution devant tous ces témoins muets, ces faux-semblants, cette poudre aux yeux, squatter, squatter, squatter