l’addition

 

 

 

ces histoires d’argent sont toujours pénibles à aborder – on va demander combien, on va comparer (benchmarquer, évaluer, se rendre compte) – l’agent n’est que mal rétribué (un demi-sac à main par mois, tout au plus) (n’a pas grand chose à faire : ce n’est pas avec deux ou trois visites par semaine que son poste sera rentabilisé) (poil dans la main/payé à rien foutre chantait l’Higelin) – un tour en ville pour se rendre compte de la valeur des choses – c’est écrit en toutes lettres et en tous chiffres – jamais je n’oserai mais simplement les images parleraient d’elles-mêmes : il m’y faut mettre quelques mots – mettons que nous allions déjeuner, lui et moi (ou elle et moi) (disons mais qui est-elle ? eh bien disons l’agente) c’est le quartier qui veut ça (ce n’est certainement pas l’officine la plus onéreuse, veux-je suggérer) (c’est en en sortant qu’on captura, voilà soixante ans, Medhi Ben Barka) mettons

t’en fais pas je te rapproche –

(pas de repas constitué uniquement de salades (en anglais, les autres savent à quoi s’en tenir) – pas de billets de cinq cents) (on fait ce qu’on peut) ça ne me gêne pas

tout ça fleure bon sa bonne bourgeoisie – tranquille pépère – « bon appétit messieurs/ô ministres intègres conseillers vertueux » disait l’autre (dans Ruy Blas de ce cher Victor Hugo)

non mais va (l’œuf n’est pas mayo quand même tu as remarqué – il est en gelée…) (il y a de la jalousie je reconnais mais après tout – non, je n’oserai jamais pousser la porte à battant) comme s’il fallait entrer dans cet autre, là

il pleuvait sur mon cœur comme sur la ville

les œufs y sont mimosas – bon très bien, un plat ?

repas à 60 – ça va aller quand même – balade dans la rue ? (du Dragon, au coin, là) (c’strive gauche – je reconnais) juste pour dire

jte montre ce que tu as contre cette somme somme toute modique (je note la devise centrée)

très bien – mieux ?

après ce sont des atours féminins, aussi : c’est sans doute à inclure dans la réflexion (l’agent est dubitatif…) – un peu de la chaussure (435 l’une quand même) un peu du manteau

et puis une malle – on se demande qui peut s’entourer de bagages de cette sorte (je n’ai pas pris la photo, elle fait un mètre cinquante de haut, soixante de large et de profondeur, s’ouvre en deux, tiroirs penderie etc etc – non garnie cependant –

un zéro de trop ? – l’agent s’interroge – puis lui vient ce diagramme

(des milliards d’euros)
certes
ah

partir.

2 réflexions au sujet de « l’addition »

  1. ce fut mon quartier mais pour flâner et sans que m’effleure l’idée (tout ce qu’aurais pu me permettre) de pénétrer sauf dans le Publicis pour une énorme glace et ce m’était un luxe (d’ailleurs mon anorexie me protégeait des tentations, ces lieux faisaient simplement partie du décor… à négliger) et le tabac rue Bonaparte débout au comptoir

  2. @brigitte celerier : oui, le tabac, ce tabac-là y est toujours – (le publicis (drugstore,ça ne se dit plus…) a disparu) (remplacé par un « comptoir » de faiseur italien (emporio) – et un autre restaurant hors de prix…)-merci à vous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *