image d’entrée de billet : le port refuge de l’épave
les prises de vue sont réalisées à partir d’un téléphone portable – il s’agit d’un dispositif créé pour l’occasion d’un atelier d’écriture – « créé » est un peu trop dire – en tout cas à la faveur d’un abonnement offert au claviste/rédacteur au canard de référence (ça ne se dit plus) paraissant l’après-midi (ça non plus, il ne s’agit que de la version papier dudit organe – ça n’existe plus guère, c’est « à l’ancienne ») – ou de captures d’écran via le site de journal – l’organe de presse – dépêchons – sont donc sélectionnées une ou deux images du jour afin d’en illustrer un carnet (si on aime, on peut retrouver ledit carnet (numéro VII) ici) . À cette faveur (dont on remercie encore ici la généreuse bienfaitrice), fin juillet un article au sujet d’une espèce de fait divers – ceux dont notre monde est fait (pour partie, sans doute) – raccourci sur l’économie et l’état de décrépitude (disons) de ce monde de (sur)consommables/livrables/périssables : la vie (c’est trop dire) des pauvres objets manufacturés (on appelle ça la société de consommation – ça épuise la planète : ces jours-ci, nous avons consommé plus que la planète ne peut nous offrir et il nous reste cinq mois à vivre…) (sur les huit milliards peut-être d’êtres humains que compte ce monde, deux ou trois ne mangent pas à leur faim ni ne boivent à leur soif) (est-ce vivre ?) – ces prises de vue enregistrées sur internet sont accompagnées d’une légende rédigée en anglais (qu’on peut, au besoin dissocier de l’image, mais je la laisse) : comme c’est un dialecte terrestre que ne maîtrise pas complètement la rédaction, elle se fait aider du grand frère G : apparaît donc suite à l’image la légende et sa traduction (dans une autre police, qui n’est pas du fait de ladite rédaction) traduite (sans retouche). Les images datent donc des derniers jours de juillet, recueillies ici ou là.
Le bateau se nomme Fremantle Highway (nous nommons les bateaux, nous leur donnons des numéros de coque, nous les assurons et les faisons naviguer joyeusement) (nom qu’on peut traduire par « autoroute de Fremantle« ); c’est sous pavillon panaméen (au Panama, comme au Libéria, l’impôt sur les sociétés équivalent à zéro) qu’il a le droit de circuler sur les mers et les océans de ce monde; l’armateur doit être quelque chose comme néerlandais, ou chinois ou japonais (c’est au Japon qu’il fut manufacturé, en 2013 – la nationalité n’a pas tellement d’importance; les droits de passage sont acquittés en dollars); il partit de Brême (Bremerhaven, à l’embouchure de la Weser), un jour de juillet 2023, il me semble (le 25 Juillet, vers quatorze heures – heure locale), et devait rallier Port-Saïd (le 2 août, mais non), au bout du canal de Suez (souviens -toi, il y a deux ans : le plantage d’un navire de 400 mètres de long – mars 2021 – retracé ici ) avant d’appareiller pour Singapour (du côté de Ceylan – Sri-Lanka, l’incendie du X-Press Pearl
– singapourien
il va couler, t’inquiète
voilà – 20 mai 2021 (186 mètres de long…) qui a brûlé pendant quatorze jours, à onze kilomètres des côtes – pollutions de terreur, à l’avenant) .
Ici il s’agit d’un cargo de 200 mètres de long, large de trente-deux, mu par un huit cylindres développant seize mille chevaux, quarante kilomètres heure (vingt-neuf nœuds), qui transporte des automobiles (jusqu’à plus de six mille quand même) : ce jour-là, elles étaient neuves et il en emportait près de quatre mille, dont quelque cinq cents à propulsion électrique (la mode de nos jours est d’équiper les autos de batteries au lithium qui aiment à s’enflammer quand on les a chargées à fond – d’un coup les voilà qui brûlent – une mode assez dangereuse, mais qui ne fait rien n’a rien non plus) (une incidence et on n’en parle plus : dans le massif central de ce joli pays, on dispose de gisements, semble-t-il, de lithium : on va réexploiter ça, hein – ça s’appelle la start-up naichionne, et ça vient en droite ligne du progrès, lequel comme on sait le mène, ce monde, en droite ligne aussi et directement dans le mur – c’est la seule solution qui nous reste : le mur, allons-y bon train s’il vous plaît – ou pas) (une autre incidence et on n’en parle plus : c’est pourquoi la plupart des dictatures construisent autour de leurs frontières ce genre de dispositif – l’abject quarante-cinquième président des États Unis d’Amérique avait aussi ce tropisme) (bienvenue sur Terre).
Assommés de chiffres – assommés d’images. Ici le garage des autos neuves, vu du satellite du grand frère G
l’espèce de gigantisme de nos jours (qui a la plus grosse?), là celui des containers (conteneurs si tu préfères) équivalent vingt pieds (contenu : un peu plus de 40 mètres cubes)
(il existe (semble-t-il) sur Terre à peu près 230 millions de ce type de caisses).
Or donc, le vaisseau Fremantle Highway se met à brûler ce jour là, vers vingt-deux heures (temps moyen, méridien de Greenwich) (GMT) – les 23 membres de l’équipage sont hélitreuillés, l’un de ces marins meurt – les voitures brûlent – ici quelques images
TOPSHOT - Cette photographie aérienne montre des bateaux d'urgence éteignant un incendie à bord du cargo cargo Fremantle Highway immatriculé au Panama, au large de l'île d'Ameland, au nord des Pays-Bas. Un marin est mort et plusieurs autres ont été blessés après qu'un incendie s'est déclaré mercredi sur un navire transporteur de voitures au large des Pays-Bas, ont indiqué les garde-côtes néerlandais. Le personnel de secours a reçu un appel peu après minuit (22h00 GMT mardi) indiquant qu'un incendie s'était déclaré sur la Fremantle Highway, un navire immatriculé au Panama avec 3000 véhicules à bord, à environ 14,5 milles marins (27 kilomètres) au large de l'île d'Ameland, dans le nord des Pays-Bas. - Pays-Bas OUT
(Photo par Flying Focus / ANP / AFP)
On ne peut guère remorquer le navire en feu non plus que le surcharger d’eau (sinon, il coule) pour éteindre l’incendie – on attend (oncommence par annoncer trois ou quatre véhicules électriques, puis le nombre monte à près de cinq cents)
Cette photographie prise le 28 juillet 2023 depuis l'avion de la Garde côtière et publiée le 29 juillet 2023 par les garde-côtes néerlandais, montre un incendie à bord du navire porte-voitures immatriculé au Panama Fremantle Highway, après qu'un incendie s'est déclaré tard sur la Fremantle Highway le 25 juillet 2023, tuant un membre d'équipage et déclenchant un effort massif pour éteindre les flammes. Le remorquage du cargo en feu au large des Pays-Bas, avec des milliers de voitures à bord, devrait débuter le 29 juillet 2023, même si l'incendie a diminué d'intensité, selon les autorités, qui tentent depuis plusieurs jours pour éviter une catastrophe environnementale. Une voiture électrique est soupçonnée d'avoir déclenché l'incendie meurtrier et les responsables ont déclaré le 28 juillet 2023 que près de 500 des véhicules étaient à bord, bien plus que ce qui avait été initialement annoncé. - RÉSERVÉ À UN USAGE ÉDITORIAL - CRÉDIT OBLIGATOIRE "AFP PHOTO / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS" - PAS DE MARKETING PAS DE CAMPAGNES PUBLICITAIRES - DISTRIBUÉ EN TANT QUE SERVICE AUX CLIENTS
(Photo by Handout / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS / AFP) / RÉSERVÉ À UN USAGE ÉDITORIAL - CRÉDIT OBLIGATOIRE "AFP PHOTO / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS" - PAS DE MARKETING PAS DE CAMPAGNES PUBLICITAIRES - DISTRIBUÉ EN TANT QUE SERVICE AUX CLIENTS
Une caméra thermique montre le cargo Fremantle Highway, en feu en mer le 26 juillet 2023. Coastguard Netherlands/Handout via REUTERS CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS. CRÉDIT OBLIGATOIRE. AUCUNE REVENTE. PAS D'ARCHIVES.
ici une carte simplifiée qui montre l’emplacement où se trouvait le navire quand il se mit à brûler (ce sont des îles situées au nord de la Hollande
fin de l’histoire : le bateau brûle toujours un peu mais on a la possibilité de le remorquer, on l’entrepose dans le port d’Eemshaven (Hollande) – c’est par là (pointillés rouges)un peu de géographie (zoom arrière) (le port d’attache, désormais, du navire est signifié du point rouge)
où il restera, dit-on,jusque’à la fin de l’année – (on attend que cesse l’incendie)
il y a sans doute une façon d’envisager les choses vis à vis des incendies et des voitures qui gouverne ce type de billet – les bateaux, les avions,les façons de parcourir le monde,celles de faire des affaires et du commerce – quelque chose de la vie humaine -non loin de la guerre cependant – contre le feu, le sel, les éléments – personnelle, cette façon, oui
Terrible
et j’ajoute que Brême, port de départ, m’a fait penser que c’est dans cette ville que débarque Nosferatu (après avoir décimé l’équipage) parce que Nosferatu c’est comme la peste) (ou bien comme nous qui décimons comme la peste)
j’ajoute encore (je suis lente à la détente) que tout ça me fait aussi penser au documentaire Léviathan dont on voit un bout ici (sur le thème de l’humanité, de la destruction, et de nous pauvres particules d’eau bien brassées)
et moi je dis seulement que j’ai fini par accélérer (pardon demandé pour cette lâcheté) sur le carnet (bon il y avait tout de même la Vitti) et sur la fin de cet incendie (que j’avais suivi par intervalles… de toutes façons ces « bateaux » ! quoique mieux que l’avion, mais disons cette circulation de biens fabriqués par des miséreux travailleurs et transportés par des équipages bigarrés et juste un peu moins pauvres)
parce que fatiguée d’avoir mal au monde
(mais merci ¨¨Monsieur de ne jamais lâcher le morceau