(tu sais quoi ? qu’est-ce que ça change que les deux torgnioles du haut de la hiérarchie de cet ectoplasme de pays interdisent de manifester ? ils se ridiculisent un peu plus, voilà tout. Après les propos obscènes rapprochant sans la moindre humanité bris de vitres et enfant orphelin, un troisième ajoute une couche supplémentaire à l’horreur… quelque chose monte, et ils ne le voient pas. Comme disait je ne sais plus qui « nous vivons une époque épique »… Mais il y a aussi le cinéma dans la vie) (je crains pour les vies, cependant et je pense toujours à Romain D. …)
(en même temps, si on veut bien suivre, ce n’est pas parce que Beatrice Morandini Valdirana -alias VBT- dit dans le dialogue qu’on se trouve à Viareggio que c’est la vérité) (hein, en même temps) Je me rends compte un peu, ça se passe par là (mode de vie, d’été des Italiens à la plage…)
on est loin, mais c’est, comme dirait l’autre, assez graphique (c’est qui l’autre ?)
comme on voit, il en est des bleus, il en est des jaunes et des beiges
un certain nombre (c’est sans doute qu’il y a une certaine demande)(c’est bien rangé en tout cas)
c’est joli, c’est rigolo, mais pour ma part, je n’y vois pas de plaisir
enfin, le satellite a ses limites (on remarquera que je laisse le robot signer ses photos) (quand même : pourtant,c ette marque, quelle cataplasme…), et comme c’est l’été qui vient, même si le climat est complètement pourri (il en va de la météo,mais aussi d’une sorte d’odeur d’insurrection, vous ne trouvez pas ?), c’est la maison toute entière qui sera habitée : les héroïnes, deux femmes
la brune tatouée (sur son épaule gauche, le prénom de son fils Elia), Donatella (Micaela Ramazzotti, à la ville -comme on dit connement, puisque à la campagne c’est aussi vrai -passons passons- épouse du réalisateur -je vais mettre sa photo taleur, qu’on se rende compte), la blonde à l’ombrelle Beatrice (VBT) toutes deux pensionnaires d’une maison(s)psychiatrique italienne (les Italiens aiment leurs fous, on ne peut rien contre ça, ils ne les maltraitent pas, les abattent aussi de calmants sans doute, mais leur donnent une place adoucie dans le monde), toutes deux blessées par un monde cruel, tranchant, cynique, qui les a rendues (un peu) folles (pas mal quand même).
Or elles s’échappent de cet asile (c’est un joli mot, pourtant)
on les voit ici courir vers le bus 63 (c’est un bus que j’aime à Paris, qui suit la Seine, le boulevard, qui va à la gare de Lyon), elles se prennent d’amitié dans une sorte de cavale sentimentale débridée, éhontée, si joyeuse et gaie, parfois, si terriblement profonde, enkystée, intérieure à d’autres moments
(on voit au fond la petite auto qu’elles abandonnent à la fin du film), elles s’unissent, recherchent l’enfant de la brune, le retrouvent, le film continue, des chansons, du cinéma (on voit un tournage, un peu comme dans « La nuit américaine » (François Truffaut, 1973), où la mère de Beatrice – qui est à la ville (wtf?) la mère de VBT – indique que sa fille est assez marginale, disons), mais enfin pas mal de plages, un peu de mer (où la brune tente de se tuer) (non, le film n’est pas si gai, on pleure, ça ne fait rien, le cinéma c’est aussi fait pour ça), beaucoup de soleil, de nature (humaine, vivante, sensible) et de campagne, le tout mis en scène par ce garçon-là (Paolo Virzi, je ne le connais pas, n’en tire aucune fierté – ce sentiment que je hais -, mais la photo l’avantage-t-elle ? je ne sais pas dire)
(alors, on peut aussi trouver qu’il est plus facile pour Beatrice d’être ce qu’elle est puisqu’elle est riche, que ce qui peut se passer se passe aussi parce qu’elle est riche, que la problématique de la mère et du fils est cousue d’un fil tellement italien, épais et lourd – mais l’identité d’un film passe aussi par les stéréotypes qu’il dispose – que la narration et la mise en scène relèvent d’une sorte de classicisme bridé, peut-être, mais l’amour qui unit les deux héroïnes est une figure magnifique et montre, accessoirement, qu’elles ne sont pas si folles – en tout cas, deux rôles en or…) (j’agonis le gimmick de la distribution qui s’oblige à ne pas traduire le titre original « La pazza gioia » -la joie folle, la folle joie peut-être – pour lui préférer « Folles de joie« )
donne envie de le voir en tout cas